1983: invention et dépôt du Popaduc
C'est venu parce que nous voulions quelque chose de diffèrent, une image qui tranche de ce que voyions a l'époque, Jean Louis s'investissait dans la photographie de mode et moi j'entamais
ma License des arts plastiques.
Il rencontra aussi à cette époque Marie Dauphin la présentatrice chanteuse de récré A2, il l'aimait vraiment comme un fou, elle ne le lui rendait pas.
Je me souviens d'une fille
que Jean Louis photographia a la Cartoucherie de Vincennes, une très belle et expressive rousse, qui posait, c'était un mannequin de passage qui était a l'agence Glamour, je me demande encore si ce n'était pas Julia roberts a ses
débuts...
Il y avait Ondine, Sylvia et tant d'autres...Je crois que j'étais jaloux je soupçonnais JL de les fréquenter, nous étions devenus fusionnel.
Puis le popaduc, je mis au point le procédé,
mais dans ma tête c'était une œuvre commune, l'enthousiasme de JL et le mien était au diapason.
Je déposais le brevet a l'INPI, sous le titre de brevet d'obtention d'une photographie artistique à partir d'une
photographie classique. Rebaptisé POPADUC
Cette année Robert Sillam devint Robert de Sré et je signais toutes mes œuvres Sré
Michel Boukris, le patron direct de mon père fut mon premier client,
il m'acheta une petite huile: "déchirure sur le futur", me commanda une fresque pour la garçonnière de la Fratrie a la rue Guy Môquet, un soir avant de quitter la garçonnière arriva le docteur Boukris avec conquête,
elle portait une veste de velours mauve cintrée, très a la mode en ces années-là, j'avais mis un mot près du mur de la fresque: Peinture fraiche, le docteur Boukris avec ses doubles foyers s'approcha pour lire, moi je m'apprêtais
a quitter les lieux, la dame était intimidée, j'étais frappé par le maquillage épais, mal à l'aise...
Mon grand-père me dit un jour:
"Robert cet ami que tu vois tout le temps, arrêtes..."
Je l'ai très mal pris, j'étais meurtri, blessé, la personne que j'admirai le plus me demandais de cesser de voir la personne que j'aimais le plus...
1984 la maitrise
Je pris la fameuse Malochet comme maitre de Maitrise,
mal m'en pris, une hystérique, qui masquait ses boutons d'acné sous une couche épaisse de maquillage, une coiffure à l'ancienne mi chignon a la Bardot des années 60 mi folle de Chaillot, des jambes en forme de navet dépassant
d'une jupe à mi mollet...
Mon sujet était choisi, j'allais refaire mon visage, photographier et filmer chaque étape.
J'avais remarqué depuis longtemps une asymétrie du cote droit de mon visage et j'allais commencer
par le début les dents.
J'en informais la famille qui en fit un scandale une réaction disproportionnée.
Je pris pourtant rendez-vous pour la première étape celle de l'orthodontie chez Fontenelle.
Il me fit
enlever deux dents de sagesse et m'installa les fils de fers.
L'appareillage de Fontenelle avait ceci de particulier c'est qu'il était installe sous les dents et n'était pas apparent. Il en était plus douloureux.
Entretemps nous
exposions au centre Américain de Paris des Popaducs mais dans l'escalier...
Et j'ai pris la décision d'arrêter la faculté, j'avais déjà la License, le C2 mais pas le mémoire.
Un nouveau scandale dans
la famille...
Je reçu aussi la commande du logo et des menus (140 Menus fait main) pour le nouveau restaurant de Michel Boukris rue Fréderic Sauton, le Melody, à deux pas du domicile Mitterrand.
Papy mourut en Décembre
1985, à la fin de Hanuca et avant Noel, il subissait des dialyses tous les mois et il était le vétéran des hémodialyse de France.
Roger Hanin, Christine Gouze Rénal, Nono, André comme toute la famille était
là.
Je vis pendant la semaine qui suivit chez Papy et Natacha la fille du docteur Manny devenue une Cohen.
Quand j'ai su qui elle était je lui dis, toujours d'après ce que je savais: "j'ai été la dernière
opération et naissance de votre père"
Elle semblait étonnée...
Je revis Jean Louis le soir de Noel, chez lui rue Montorgueil, il m'avait fait un paquet cadeau des pellicules Fujichrome, mais j'avais pris déjà
ma décision, le souvenir de Papy, ce qu'il m'avait dit..
Nous avons fini de diner, puis je lui ai dit, que c'était la dernière fois, je ne pouvais plus le revoir, je n'avançais plus personnellement, je ne pouvais rien espérer
et j'avais besoin de continuer, pourtant il n'y avait presque rien eu, mais mon cœur était dévasté.
Jean-Louis me dit une dernière chose dans l'escalier je ne compris pas et je continuais de descendre les marches. Nous
ne nous sommes revus qu'en 2000
C'était l'époque ou je commençais mon orthodontie chez le professeur Fontenelle.
Malgré des images choc, il ne put jamais passer l'étape de la campagne de presse sauf cet article
que j'eus chez Penthouse, un peu plus tard.
Un jour je reçois un appel de Cristina, l'assistante de Fontenelle.
"J'ai rêvé de vous"
Nous nous sommes vus, embrasses, puis quittes.
Je prends au téléphone
un Rendez-vous chez Newlook, j'écumais tous les bureaux de presse pour vendre le popaduc, et je croyais dans mon ignorance que Newlook était forcément un magazine de mode...
Je vois sur les murs épinglées des photos
de femmes nues, je me dis:
"je ne crois pas que ce soit réellement un magazine de mode..."
Mais le rédacteur en chef me dit:
Comme tu vois nous ne faisons pas vraiment de la photo artistique ou de mode (je simule un étonnement),
mais viens avec moi je vais te présenter quelqu'un. Je le suis dans le bureau d'a cote et là il me présente Nicolas Hugnet, alors en charge artistique de Penthouse.
Nicolas regarde mon dossier et me propose une publication pour le
numéro de Janvier, a la condition que je photographie une fille nue...
M...
Allo Cristina?
Ma première publication ce fut Cristina en version Popaduc...nue.